Diversifier ses parcours L’agroforesterie, un atout pour le paysage et l’élevage avicole
L’agroforesterie associe plantations d’arbres, cultures et ou animaux sur une même parcelle agricole, en bordure ou en plein champ. Les grands brise-vent peuvent être plantés dans l’axe nord-sud. Dans l’axe est-ouest, mieux vaut préférer les brise-vent de hauteur moyenne car leur ombre portée est moins grande. Il est recommandé de planter avec une densité de 30 à 50 arbres par hectare.
Quels arbres planter et quel entretien ?
En Chalosse dans les Landes, platanes, chênes des marais, tilleuls des bois, peupliers, érables, merisiers, robinier faux acacia sont conseillés. Établir des mélanges d’espèces augmente la diversité et diminue les risques de propagations sanitaires.
La chambre d’agriculture des Landes estime le coût d’implantation à sept euros par arbre (plants, protection, mise en place), soit deux cent quarante-cinq euros pour trente-cinq arbres sur un hectare.
Dès 1996, Jean-Luc Dubroca, éleveur de volailles label rouge à Samadet (26 400 poulets par an), a implanté des chênes d’Amérique, des noisetiers et des prunus sur son parcours d’élevage, pour apporter ombre aux animaux et protéger le bâtiment du vent avec une haie. Régulièrement, il a arraché ceux qui ne résistaient pas aux attaques des pintades qui piquent l’écorce et a cherché les espèces végétales les plus adaptées, telles que les lauriers et les pins.
« Côté entretien, je consacre 3 à 4 heures une fois par an, pour élaguer les 150 m de haies et le parcours. C’est peu d’entretien, mais attention aux espèces que l’on plante. Mieux vaut éviter les prunus qui grandissent vite et dont l’ombre empêche les autres espèces de se développer convenablement », témoigne Jean-Luc Dubroca.
« Dans l’année post-plantation, il faut arroser pour un bon enracinement, surtout avec les canicules. Les trois premières années, il faut prévoir la taille de formation permettant aux arbres de s’étoffer », complète Christophe Tauziet, aujourd’hui éleveur de canards prêts à gaver à Samadet.
« Une coupe franche l’hiver dernier a permis à notre haie de s’étoffer. Nous en avons profité pour faire du BRF (Bois raméal fragmenté) qui sert au paillage bio de l’exploitation, au jardin potager… C’est un produit valorisable, donc une source de revenu pour l’exploitation. Mais la filière en est à ses tout débuts. C’est une intervention à envisager tous les dix ans », précise-t-il. Comptez environ 11 € HT par mètre linéaire.
Pour en savoir plus sur l'agroforesterie
Des bienfaits sur l’élevage très positifs
Avec un parcours arboré, « les volailles sont moins stressées et leur indice de consommation est amélioré de 10 à 15 % », constate Jean-Luc Dubroca. Christophe Tauziet observe quant à lui que « les canards se répartissent mieux sur le parcours, souffrent moins de la chaleur et le parcours est plus sain. Avec moins de flaques d’eau, ils ont un meilleur emplumement sur les lots d’été et chaque canard pèse 100 à 150 g de plus. Par forte chaleur, je vidange les lignes d’eau. Les arbres permettant de garder les abreuvoirs à l’ombre, l’eau reste fraîche et garantit des animaux en meilleure santé. Il y a moins de dépôt de biofilm dans les canalisations, donc moins de maladies potentielles. Les animaux sont aussi plus calmes et plus à l’abri des prédateurs ». Jean-Luc Dubroca explique : « J’ajoute des couverts végétaux pour que les poulets picorent la verdure à leur sortie sur le parcours. J’ai arboré mon parcours au fil du temps. Entre 2000 et 2005, j’ai planté des lauriers qui ont l’avantage d’avoir des feuilles toute l’année et des pins. Maintenant il y a environ 50 arbres sur un hectare », témoigne-t-il. Les deux éleveurs ont investi dans l’agroforesterie car ils sont convaincus du bien-être apporté aux poulets et aux canards. Mais ils l’ont aussi fait pour améliorer l’aspect paysager de leur exploitation. « Ces arbres contribuent à donner une meilleure image de notre agriculture », témoignent-ils tous les deux.
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