Portrait-robot du successeur de l’iPhone 6 | iGeneration
Si Apple respecte une fois encore son calendrier habituel, nous sommes à un peu plus de deux mois de l’un des événements les plus importants de l’année : la présentation de la nouvelle gamme d’iPhone. Ce special event est stratégique pour Apple, la gamme de smartphones représentant 70% des revenus de l’entreprise — vu l’enjeu, mieux vaut ne pas se planter !
Et cette année, Apple devrait jouer la carte de la continuité. Le pli est pris : après le lancement d’une nouvelle génération, le constructeur propose une livrée intermédiaire aux meilleures performances et aux composants améliorés, avant d’entrer dans un nouveau cycle de développement.
Cette logique devrait être respectée, et encore plus en 2015 : les iPhone 6 et 6 Plus ont en effet marqué plus qu’une évolution dans le discours d’Apple. Ces deux modèles peuvent être considérés comme de vraies ruptures, avec leurs écrans (franchement) plus grands et un design clivant, entre les bandes de plastique au dos et l’appareil photo qui déborde.
Les grandes lignes du design
Qu’attendre de la version 2015 de l’iPhone ? Les rumeurs, en grande partie apportées par 9to5Mac qui vise très souvent juste, ont commencé à dessiner le portrait d’une gamme respectant le cycle bisannuel des smartphones d’Apple. Sans trop de surprise, on devrait donc retrouver deux modèles de 4,7 et 5,5 pouces, ainsi que la signature de design de l’iPhone 6, à savoir un appareil aux lignes arrondies, qu’il s’agisse des tranches ou des angles.
D’après les composants qui ont commencé à émerger, le design de la coque arrière respectera à la virgule près celui de la version 2014. Et ceux qui n’ont pas aimé les bandes des antennes en seront pour leurs frais : elles devraient être présentes une fois de plus en 2015. Pourtant, Apple a mis au point un brevet qui permet justement de masquer ces lignes disgracieuses, au travers d’un nouveau matériau qui ressemble à du métal, tout en laissant passer les ondes (lire : Un brevet pour masquer les antennes des futurs iPhone). Il faudra sans doute attendre la génération 2016, voire les prochaines, pour voir si Apple a l’intention d’exploiter cette invention.
Esthétiquement, ceux qui ont pu voir la coque ont parlé d’une robe gris sidéral aussi claire que le modèle actuel : l’iPhone 6s de cette couleur ne s’accordera pas parfaitement avec le MacBook de même teinte. En revanche, il est possible qu’un nouveau coloris apparaisse : en plus des teintes gris sidéral, argent et or, la collection 2015 devrait accueillir une variante « or rose ». Au contraire de l’Apple Watch Edition, il ne devrait pas s’agir d’une coque en or 18 carats, mais d’une imitation or rose… bien que rien n’empêche Apple de lancer une ligne Edition de l’iPhone, après tout.
Faut-il y voir une entorse au mantra de Jony Ive ? Il est possible, d’après les schémas qui ont fuité, que l’iPhone 6s se montre… plus épais que l’iPhone 6 ! On a en effet parlé d’une épaisseur de 7,1 mm, contre 6,9 mm pour l’iPhone 6 actuel. De fait, le 6s devrait être aussi épais que l’iPhone 6 Plus, ce qui dans les faits ne devrait représenter qu’une différence minime une fois dans la main. L’appareil photo débordera-t-il une fois de plus ? Difficile à dire, même si on imagine que le chief designer n’apprécie que modérément cette excroissance qui jure quelque peu avec le design sobre du smartphone.
À quoi serviraient ces 0,2 mm ? Caser une batterie plus importante ? On ne saurait, à ce stade, se montrer définitif, mais il semble que cette épaisseur supplémentaire se destine surtout aux composants nécessaires pour un écran Force Touch. La dalle des futurs iPhone se montrerait ainsi sensible à la pression du doigt, à l’instar de l’écran des Apple Watch ou des nouveaux trackpads des MacBook et MacBook Pro.
En termes de matériau, Apple pourrait choisir l’aluminium 7000 de l’Apple Watch Sport : cet alu se révèle en effet très résistant (« 60% plus dur que les alliages traditionnels », s’enthousiasme le constructeur), ce qui devrait limiter les risques de pliage ayant fait les riches heures des plaisantins et le succès du #bendgate.
Ming-Chi Kuo, célèbre analyste, a indiqué de son côté que l’écran de l’iPhone 6s Plus pourrait être protégé par une couche de saphir synthétique… mais seulement si les problèmes de production sont résolus. On connait la difficulté pour fabriquer ce matériau en grande quantité. Et les propriétés du saphir de synthèse font en sorte qu’il peut briser plus facilement que du verre Ion-X — même s’il est plus résistant aux rayures. Apple pourrait se contenter de proposer une « édition limitée » dont le tarif pourrait avoisiner des niveaux stratosphériques.
Enfin, tous ceux (et ils restent nombreux) à croiser les doigts pour revoir un iPhone 6s de 4 pouces peuvent toujours brûler un cierge à Saint Jude, le patron des causes désespérées. Ming-Chi Kuo a vu dans sa boule de cristal qu’il n’arriverait rien de tel… cette année, du moins.
Gros appareil photo, petits pixels
L’appareil photo du futur iPhone fait l’objet de nombreuses spéculations. Hamza Sood a repéré dans le code d’une bêta d’iOS 9 les traces d’un capteur photo à l’avant capable d’enregistrer la vidéo en 1080p à une vitesse de 120 images/seconde, et de 240 i/s en 720p. L’appareil photo à l’avant serait aussi à même de prendre des panoramiques et il serait secondé par un flash : les égoportraits pris avec l’iPhone 6s devraient donc avoir une toute autre tête que ceux que l’on prend actuellement.
Une autre rumeur, à prendre avec une plus grosse pincette, évoque un capteur de 5 mégapixels à l’avant, et de 12 mégapixels à l’arrière. Cela fait tellement longtemps qu’on évoque un capteur dorsal plus généreux en termes de mégapixels que cela finira par arriver un jour (depuis l’iPhone 4S, on plafonne à 8 mégapixels). Surtout au moment où les constructeurs concurrents commencent à intégrer des capteurs de 8 mégapixels… en façade !
On peut néanmoins faire confiance à Apple pour assurer une fois de plus la meilleure qualité possible pour les photos prises avec ce futur iPhone, peu importe le nombre de pixels. Il y a de la concurrence sur ce créneau : le Galaxy S6 est régulièrement salué pour prendre des photos d’égale qualité, voire encore meilleure que l’iPhone 6. On le sait, le nombre de mégapixels n’influe pas toujours sur la qualité des images (schématiquement, elles sont simplement plus grandes). Ce qui compte d’abord, c’est non seulement le traitement logiciel (Apple n’est pas mal lotie sur ce point), mais également l’ouverture et la grosseur des pixels : plus ils sont grands, mieux ils captent la lumière.
Assez paradoxalement, un analyste a, pour les futurs iPhone, pronostiqué des pixels… plus petits. Les capteurs photo des iPhone 5s et 6 ont des pixels de 1,5 µm (pour une ouverture de f/2.2). Est-ce à dire que les photos seront moins bonnes ? Pas nécessairement (on peut l’espérer…) : les pixels de l’appareil photo du Galaxy S6 sont eux aussi plus petits (1,2 µm) et cela ne l’empêche pas de tenir la dragée haute à l’iPhone 6. Enfin, la présence de deux appareils photo au dos de l’iPhone 6s semble clairement balayée, au vu de la coque qui a fuité.
Plus de place pour moins de composants
Si d’extérieur, l’iPhone 6s devrait ressembler comme deux gouttes d’eau à ses prédécesseurs (exception faite de la déclinaison en or rose), à l’intérieur l’histoire serait bien différente. C’est un rite immuable : chaque version d’iPhone apporte son processeur plus puissant. On voit mal Apple ne pas respecter cette habitude : après l’A8 de ses prédécesseurs, l’iPhone 6s devrait donc être propulsé par un moteur A9.
La carte-mère de ce qui a été présenté comme appartenant à l’iPhone 6s diffère sensiblement de son homologue de l’iPhone 6 : on y compte ainsi beaucoup moins de composants (3 sur la première contre 10 sur la deuxième). Moins de composants, cela se traduit par un coût d’assemblage moins élevé (ce qui ne se répercutera sans doute pas sur le prix final du produit…), une plus grande efficacité de fonctionnement, ainsi qu’une certaine économie d’énergie.
Cette recherche effrénée de réduction de la taille et du nombre de composants s’incarnerait aussi par la mise au point d’un SiP (system-in-package) accompagnant le processeur A9. Un SiP contient non seulement le processeur, mais également le GPU, la mémoire, le stockage, les capteurs, les ports d’entrée/sortie, les composants Wi-Fi, Bluetooth et NFC, bref, tout le nécessaire pour motoriser un smartphone. Le S1 de l’Apple Watch est un SiP, ce qui a permis à Apple d’expérimenter cette technologie.
La différence avec le SoC (system on chip) tel qu’on le connait avec l’A8 et ses prédécesseurs, c’est que le SiP peut contenir des composants de différentes tailles (28 nm pour le CPU, 14 nm pour la mémoire, …). Un SoC est un circuit imprimé gravé selon un seul processus de fabrication. Quel gain pour Apple ?
Là encore, il s’agit de faire de la place à l’intérieur de la coque de l’iPhone 6s, pour y glisser par exemple les composants nécessaires à un écran Force Touch. Et pourquoi pas une batterie plus imposante ? Cela paraît compromis, Phil Schiller le patron du marketing d’Apple ayant fait comprendre que l’équilibre entre le poids, la finesse et l’autonomie avait fait l’objet de « très bons choix ».
L’iPhone 6s pourrait bien être le premier smartphone d’Apple à intégrer 2 Go de RAM, à l’instar de l’iPad Air 2 chez qui, pour le moment, ils ne sont pas complètement exploités (ce le sera avec iOS 9 et la fonction Split View). En ce qui concerne le stockage, il ne devrait pas y avoir de miracle : les modèles d’entrée de gamme devraient se contenter une fois de plus de 16 Go d’espace (moins dans les faits, puisque le système et les applications pré-installées prennent de la place). Là encore, Phil Schiller a fait savoir que ces terminaux avaient une utilité économique pour les consommateurs au plus près de leurs sous. Et puis Apple réalise une marge plus importante sur les déclinaisons offrant un stockage plus important…
N’oublions pas non plus qu’iOS 9 apportera des nouveautés très importantes dans la gestion économe des octets (lire : iOS 9 : Apple met les apps au régime). Et les différents nuages permettent de stocker du contenu en dehors de la mémoire interne de l’iPhone, pour peu évidemment qu’on accède à un réseau !
De ce côté, il y aurait d’ailleurs du nouveau. Qualcomm aurait concocté pour son client Apple une puce 4G plus performante et plus économe. La MDM9635M permettrait à l’iPhone 6s d’accrocher la 4G catégorie 6, alors que la génération actuelle est limitée à la catégorie 4. Principal atout, les débits théoriques sont deux fois plus élevés : 150 Mbps pour l’iPhone 6, 300 Mbps potentiels pour l’iPhone 6s !
Encore faut-il que les opérateurs soient au rendez-vous : Orange, Bouygues Telecom et SFR ont commencé à équiper leurs réseaux de 4G Cat. 6, mais il sera difficile d’en trouver partout avant un moment. Là aussi, la puce réseau est plus petite (elle serait gravée en 20 nm, contre 28 nm pour le modèle précédent) : plus de place là encore à l’intérieur de la coque.
Le capteur Touch ID, déjà performant sur l'iPhone 6/6 Plus, pourrait voir sa précision et sa fiabilité augmenter encore. Par contre, il ne devrait pas être question d’USB C en remplacement du Lightning. Même si la technologie a le vent en poupe, aussi bien chez Apple que dans le reste de l’industrie, il n’est pas (encore) question de tuer ce connecteur propriétaire apparu en 2012 avec l’iPhone 5, l’iPod nano 7G et l’iPod touch 5G.
Une rumeur récente a misé sur une date de sortie pour le vendredi 18 septembre. Cette date semble crédible : l’iPhone 5 a été lancé le 21 septembre 2012, les iPhone 5c/5s le 20 septembre 2013, et les iPhone 6/6 Plus le 19 septembre 2014.
Bandeau : concept Studio Ciccarese
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