Sonovision - Les grottes de Lascaux 4 (partie 2)
mardi8mars2016Par Annik Hémery
Deuxième et dernière partie de notre article portant sur le Centre international d’art pariétal à Montignac-Lascaux, dit Lascaux 4, dont l'ouverture est prévue mi-2016.Lascaux en réalité augmentée ou virtuelle
Proposées aux adultes et aux enfants à des endroits clés de la visite, les expériences du Cdv, équivalentes à des spectacles, alternent avec celles dispensées par la scénographie. Ainsi, la première prise de contact avec le site au Belvédère est-elle relayée en réalité virtuelle par des informations diffusées en temps réel sur le Cdv du visiteur en fonction de l’endroit vers lequel il pointe. Dans l’Abri, le visiteur remonte ensuite le temps et découvre sur un écran, comme à travers une fenêtre, l’entrée de la vraie grotte. « Lorsque les visiteurs arrivent dans cette salle, le paysage projeté en temps réel sur cet écran de 8 mètres de large (deux caméras sont situées à l’extérieur) est progressivement remplacé par un film correspondant au paléolithique à la même saison (signé par La Prod est dans le Pré)», explique Delphine Rabat.
Dans la salle d’interprétation riche, le Compagnon de visite reprend en partie la main
Devant le panneau de la Scène du Puits, le Cdv permet en effet de « vider » virtuellement le sol et de le remplacer par celui de l’époque de la découverte. Les objets qui y apparaissent, et autres vestiges, peuvent être alors « saisis » et manipulés en 3D sur l’écran. Dans la même salle, l’application en réalité augmentée fait parler la maquette blanche de la grotte. Il suffit de viser des marqueurs avec le Cdv pour voir apparaître, sur l’écran, les fragments dont la salle offre une reconstitution. « Le Compagnon de visite est multifonctions, résume Thierry Barbier, en charge du projet chez Axyz. Il sert à la fois de cartel numérique, à diffuser des audiovisuels traduits en trois langues en complément de la scénographie, et à participer à des expériences en réalité augmentée et réalité virtuelle. » Dans l’abside de la zone d’interprétations, le Cdv recourt même à la fonction « Torche », revue et corrigée Lascaux, qui permet de découvrir, avec un éclairage en lumière noire, les gravures de manière séquentielle.
Une infrastructure à base de Watchout V6
Lauréat du lot fourniture et programmation des équipements audiovisuels, l’Atelier du Son et de l’Image (Château-l’Évêque), avec Vidémus en co-traitance, a retenu la solution Watchout (version 6) pour gérer tous les vidéomappings du parcours. « Avec la version 6 qui intègre un moteur de mapping 3D, nous pouvons directement intégrer le scan 3D de la grotte, remarque David Martinet, chargé d’études et de la gestion technique du projet. Le point de vue de chaque projecteur est calculé automatiquement. Ce qui assure un positionnement au pixel près de la texture à projeter sur les coques de reproduction. » Vu le très grand nombre de facettes à texturer (de l’ordre de la centaine de milliers), Vidémus a développé des outils de calibration afin d’arriver à une mise en œuvre environ d’une demi-heure par fragment à texturer. Le distributeur du Watchout (Dataton) s’est également chargé de l’automatisation et de la synchronisation des spectacles avec Medialon Manager version 6 qui assure la gestion centralisée du Centre (deux régies audiovisuelles), ainsi que la synchronisation du Compagnon de visite avec les médias diffusés. « Lascaux 4 est un projet complexe du fait du nombre des acteurs, des sources vidéo (entre cent cinquante et deux cents), de la diversité des supports de projection, remarque Benoît Dauvergne, responsable de projet chez Vidémus. Chaque zone a des contraintes particulières (calibration des mappings, diffusion de très grandes images, etc.) et des règles d’enchaînement complexes gérées par le Medialon. Outre des outils de calibration, nous avons développé des interfaces d’administration adaptées. »
Le nombre important des dispositifs de diffusion (cent trente écrans, etc.) a conduit l’Atelier du Son et l’Image à uniformiser le parc : « Nous voulons un minimum de machines dormantes, poursuit David Martinet. Il y a aussi des contraintes esthétiques : les écrans ne peuvent pas être dépareillés ou avoir des luminosités de dalle différentes. Sur la zone aux quatre-vingt-dix écrans, nous avons des écrans Nec de 46 pouces, des 32 pouces et 24 pouces. L’interfaçage mécanique entre nos machines et la structure générale est dessiné et fabriqué par nos services. » Pour couvrir toutes les problématiques de projection (puissance, implantation), l’intégrateur a choisi des vidéoprojecteurs Christie (Christie Mirage WU 12000 lumens modèle 3D) et Panasonic (Panasonic 7500 lumens, Led laser 3500 lumens full HD, PT-RZ 475, Led laser PT-DZ 780). « Ces machines sont équipées d’objectifs ultra-courts et sont souvent positionnées à l’aplomb des surfaces, tête en bas ou sur la tranche. Le fait qu’elles soient parmi les plus silencieuses de la gamme (une demande de l’appel d’offre) explique aussi la raison de ce choix. » Enfin, ce sont principalement des produits Bose qui vont assurer la sonorisation du lieu (intérieur et extérieur). « C’est notre plus gros projet (1 million et demi d’euros pour le budget du lot audiovisuel, ndlr), estime David Martinet. Mais c’est aussi celui qui nous tient le plus à cœur. L’Atelier du Son et de l’Image a équipé la plupart des grands sites touristiques de la région comme le gouffre de Proumeyssac (premier son et lumière en 5.1 sous terre), le Pôle International de la Préhistoire, l’Abri Cro-Magnon… » Pour Orpheo, qui va livrer près d’un millier de Compagnons de visite, il s’agit aussi de « la plus grosse commande de l’histoire de sa société ».
Suite d’un article dont la 1ère partie a été publiée mardi dernier !
Vous pouvez consulter l’article dans son intégralité dans le Sonovision #2.
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