L’iPhone 6 Plus est-il le meilleur produit d’Apple ? | iGeneration
Apple a lancé un certain nombre de bons produits. Ils ne le sont pas toujours tous, certains frappés de points négatifs ou simplement moins bons que d’autres. Dans les bons produits, au rayon des Mac, je demanderai le MacBook Pro Retina 15", qui m’a définitivement réconcilié avec le format notebook à tel point qu’il m’est aujourd’hui plus désirable qu’un iMac 27" qui, à mon sens, était le meilleur ordinateur d’Apple. L’iPad Air avait aussi un petit quelque chose en plus, comme l’aboutissement de plusieurs années de bons iPad (ou moins bons, comme le troisième), avec cette absence quasi totale de défauts.
Cette année, Apple a lancé l’iPhone 6, en deux déclinaisons. L’iPhone 6 original, avec son écran 4,7". Excellent smartphone, couplé avec les nouveautés d’iOS 8, il répond pratiquement à toutes les attentes que l’on plaçait en l’iPhone depuis (et même avant) le lancement de son premier modèle (lire aussi : Test de l’iPhone 6). C’est d’ailleurs le modèle que j’ai acheté, après une longue file devant un Apple Store, accompagné de beaucoup -trop- d’autres impatients. La taille de l’objet est parfaite, ni trop grand, ni trop petit. Toutefois, blasé par des mois de fuites précédants le lancement de l’objet, je n’avais rien ressenti de nouveau en l’utilisant. C’était un bon iPhone, mais il demeurait un "bon iPhone", rien de moins, mais rien de plus non plus.
De l’autre côté, on trouve un iPhone 6 Plus, hors de toute proportion pour un iPhone. Il est grand, très grand. Quasi intenable en main pendant une courte prise en main dans l’Apple Store, il me rebuta assez vite. Ses avantages, en face de son petit (et pourtant grand) frère, sont très limités. Une rotation paysage, un capteur photo stabilisé et une batterie digne de ce nom (3000mAh). Pourtant content, ou plutôt satisfait de l’iPhone 6, j’ai tout de même voulu tenter l’expérience du 6 Plus après une semaine accompagnée de son petit frère. Une fois l’échange effectué, je rentre chez moi. Avec cette grande boîte, bien trop grande pour abriter un téléphone. Et pourtant. Et pourtant.
Les premiers jours d’utilisation ont été assez laborieux, la préhension de l’appareil étant compliquée, du moins pour qu’elle soit confortable. Mes mains ne sont pas particulièrement grandes ni petites. Je me suis demandé plusieurs fois pourquoi j’avais fait cet échange, et l’idée d’un échange inverse m’a traversé l’esprit l’espace d’un instant. Mais après cette période d’adaptation passée, la notion de plaisir d’utilisation s’est réellement fait ressentir.
Les Samsung Galaxy Note m’intriguaient, la taille d’écran était assez attirante, mais la surcouche de Samsung m’a toujours tenu à l’écart de ces téléphones, je me contentais donc de les observer de loin. D’un autre côté, l’iPhone me plaît toujours autant, certes iOS n’est pas parfait, et Android a su se montrer comme un très bon concurrent, mais c’est iOS que j’utilise au quotidien, par pure subjectivité. Mettre un iPhone dans un corps de gros téléphone Android, corps façonné par Apple, l’opération allait forcément me plaire. C’est l’impression que j’ai eue en prenant l’iPhone 6 Plus en main, une taille faisant directement écho à ces gros téléphones Android, mais Designed by Apple in California. Avec ce magnifique verre qui embrasse le galbe du métal, le nouvel iPhone a réellement un design réussi. Un design plaisant à utiliser.
Mais revenons donc à cette notion de plaisir. Ce qui me surprend le plus, c’est qu’après deux mois d’utilisation, l’iPhone 6 Plus a totalement bouleversé la hiérarchie de mon petit monde informatique. J’ai l’impression qu’il est devenu mon appareil principal. L’utilisation du Mac n’a pratiquement pas évolué, que ce soit sur le plan des fonctions ou du temps que je passe dessus, mais j’ai l’impression de l’emporter avec moi moins systématiquement qu’avant. Mais là où le changement est le plus visible, c’est au niveau de la tablette. Mon iPad Air est déchargé depuis maintenant trois semaines, et je n’ai jamais plus ressenti le besoin de l’utiliser pour quoi que ce soit. S’il m’accompagnait en week-end, pour la gestion de compte bancaire, dans la lecture de longs articles ou encore de comics, ici, plus rien. L’iPhone 6 Plus a systématiquement pris sa place. J’éprouve le même plaisir à utiliser l’iPhone 6 Plus que celui que l’iPad peut procurer. L’iPhone 6 Plus rassemble le meilleur de l’iPad, avec un écran dans lequel on ne se sent pas à l’étroit; et de l’iPhone, le couteau suisse de notre ère.
En plus de ça, les trois petits avantages du grand modèle sont déterminants dans son bon fonctionnement. Les applications qui basculent au format paysages sont plus utiles que ce que l’on peut croire. L’application Mail fonctionne ainsi de la même façon que son pendant sur iPad, le calendrier est enfin utilisable sur l’iPhone, et Safari est réellement agréable à utiliser. L’appareil photo de l’iPhone 6 se montre déjà impressionnant, mais celui de l’iPhone 6 Plus est simplement déroutant. Seuls les huit millions de pixels montrent quelques signes de faiblesses si la photo nécessite d’être recadrée. Mais la qualité des lumières, des flous est sans précédent sur un iPhone. Et, oserais-je me risquer jusque-là, sur n’importe quel téléphone. Correctement utilisé, le capteur de l’iPhone 6 Plus peut faire des miracles. Comme exemple, les illustrations de ces deux articles (Test du stylet Pencil de FiftyThree pour iPad et Découvrez l’intérieur de l’Apple Store de Lille) ont été prises avec le même iPhone 6 Plus. La qualité est suffisante pour permettre d’oublier que les photos ont été faites avec un téléphone.
Dernier avantage du 6 Plus sur son petit frère, l'autonomie. Sans discussion possible, l'iPhone 6 Plus a enfin une autonomie correcte d'un jour (pour les utilisateurs avancés), chose confirmée dans notre test (lire : Test de l'iPhone 6 Plus). La recharge de l'après-midi n'est plus qu'un vieux souvenir et l'iPhone résiste aux journées interminables. C'est un point que j'enviais particulièrement aux appareils Android. Certains d'entre eux, comme le LG G3 ou le Samsung Galaxy S5, sont équipés de batteries capables de tenir une vraie journée et voilà qui est chose faite pour l'iPhone. Avec les modèles précédents, l'autonomie posait problème à tel point qu'elle limitait l'utilisation de l'iPhone. Qui ne s'est jamais dit : « Je vais mettre mon téléphone en mode avion maintenant, sinon il sera déchargé quand j'en aurai besoin » ? On se retrouve donc plus limité à cause de son autonomie, champ libre !
Dans le rayon des avantages, on peut aussi trouver l’écran, qui affiche désormais cette résolution 401ppi, qui, à l’usage, ne se fait pas vraiment sentir. Le seul point en faveur du 6 Plus en face du 6, c’est sa définition capable d’afficher des vidéos en 1080p nativement. Un autre point qui donnait un avantage certain aux appareils sous Android, et particulièrement au Nexus 5 avec son magnifique écran de 5" qui affiche ces fameuses vidéos en 1080p. Malheureusement, l’iPhone 6 Plus affiche un moins bon contraste que l’iPhone 6, rien d’alarmant certes, mais on perd les noirs parfaits de l’iPhone 6. Un des rares atouts du petit modèle face au grand.
Tous ces petits avantages, combinés aux nouveautés d’iOS 8 (avec l’arrivée des claviers tiers, par exemple, et de l’excellent SwiftKey), tout cela combiné aux années de maturation de l’iPhone, me font penser que l’iPhone 6 Plus est l’un des meilleurs produits qu’Apple ait jamais signés. L’impression que l’iPhone 6 Plus laisse, c’est d’être enfin arrivé à ce point où il n’y a plus aucune barrière présente à l’utilisation. L'absence de telle ou telle fonctionnalité, des ralentissements çà et là. En guise de rappel, il aura fallu attendre la quatrième génération de l’iPhone pour pouvoir mettre un fond d’écran sur l’écran d’accueil. L’iPhone 6 Plus est sans aucun doute à ranger dans la catégorie des excellents produits d’Apple où, personnellement, je lui octroierai la première place.
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