Johnny, Diam’s, Mylène Farmer ils ont tous du Earsonics dans les oreilles
Basée à Clapiers, l’entreprise a inventé un protecteur auditif qui limite les nuisances sonores sans se couper du monde.
Qu’ont en commun une petite entreprise héraultaise de douze salariés et Johnny Hallyday, Diam’s, Mylène Farmer, Indochine ou encore Lenny Kravitz ? L’ouïe. Ou plutôt ce qu’ils mettent dans leurs oreilles. Car la société Earsonics, basée dans la pépinière Cap Alpha de jeunes entrepreneurs à Clapiers, fournit la quasi-totalité de la scène musicale française et d’ailleurs, des chanteurs aux ingénieurs du son, en oreillettes individuelles à base d’acrylique, appelées in-ear.
L’artiste a, en effet, besoin de s’entendre et d’entendre ceux qui l’entourent grâce à des retours de scène. Musicien lui-même, Franck Lopez, le concepteur de ce prototype, l’a imaginé à défaut de trouver un produit adapté sur le marché.
Fabriqués sur mesure
Le bouche à oreille fonctionne à merveille et le succès est immédiat. D’autant plus que ces écouteurs ont la particularité de s’harmoniser avec l’oreille de celui qui les porte, puisqu’ils peuvent être fabriqués à sa mesure après une prise d’empreinte auriculaire. "On se déplace pour effectuer un moule ou on peut nous l’envoyer." Franck Lopez a alors lancé son entreprise en 2008, avec Priscille Angot et Hubert Rodier, afin de pouvoir produire et commercialiser ses inventions technologiques.
Sa petite dernière, une protection auditive baptisée Earpad et élaborée en laboratoire, vient d’être saluée par les coups de cœur de l’innovation Transferts Languedoc-Roussillon. "Quelques personnes, pas forcément des mélomanes, utilisaient les oreillettes de scène pour s’isoler du bruit ambiant sans forcément se couper du monde. J’ai alors pensé à un dispositif pour apporter aux particuliers comme aux industriels ce confort", indique Franck Lopez.
Filtrer le son
Rien à voir avec les bouchons d’oreille en cire ou en mousse que l’on installe dans le pavillon de l’oreille pour se couper totalement des nuisances sonores ou piquer un somme. Les protections en question - en version universelle ou à la carte - insonorisent, filtrent le son, en préservant toute possibilité de dialogue avec le monde extérieur. "Ce filtre acoustique atténue ce qui peut agresser. On continue à entendre ses interlocuteurs, percevoir le son le plus dynamique", observe Priscille Angot.
La cible de l’entreprise, qui déclare un chiffre d’affaires d’1 M€ : "Le BTP, les dentistes, les élagueurs et autres professions bruyantes." Mais également les motards, les pratiquants de sport mécanique, ceux qui souhaitent se préserver des nuisances sonores dans les transports en commun, les concerts, les boîtes de nuit... ou quand ils font le ménage. Bref, passer l’aspirateur devient presque un vrai plaisir.
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