Petit Bulletin LYON - Expositions Lyon : Portrait - Pec, un grand enfant - article publié par Lisa Dumoulin

Petit Bulletin LYON - Expositions Lyon : Portrait - Pec, un grand enfant - article publié par Lisa Dumoulin

Portrait | Vous connaissez tous Pec : c’est le créateur des Birdy Kids. Ces oiseaux ronds et colorés,vous n’avez pas pu passer à côté. Mais ces gentils volatiles ne sont que la face émergée de l’iceberg.

Lisa Dumoulin | Mardi 29août 2017

Photo : © Anne Bouillot


Souriant, grand, svelte, jean et tee-shirt gris chiné assorti à sa barbe et perles en bois au poignet. Il s'est cassé la main, il n'en parle pas tout de suite, mais finira par lâcher qu'il bout intérieurement à cause de ce chômage technique. Un artiste lyonnais a priori lambda. Si ce n'est cette précision de son collègue et ami d'enfance Cart'1 :

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On ne sait pas trop pourquoi, on avait imaginé un mec aussi bariolé et insouciant que ses peintures. S'il y a une chose qui définit son œuvre, c'est bien la couleur. Un univers enfantin, rond, joyeux et coloré. « On venait de banlieue, d'un univers gris, et on avait juste envie de foutre de la couleur sur ces putains de murs gris » poursuit Cart'1.

Pas de revendication politique, chose que Pec revendique : « Je pars du principe que tu es suffisamment matraqué avec toutes les pubs, tous les slogans, tout ce que tu peux croiser sans t'en rendre compte et qui finalement pourrit ton quotidien visuel. Je mets une tâche de couleur, elle intervient sur la personne, ça lui donne le sourire, j'ai fait mon job » explique-t-il modestement, en assumant complètement ses influences : « J'ai toujours été ancré BD et tout ce qui est enfantin. J'aime bien, c'est lisse, c'est doux, c'est propre, il y a des courbes, c'est pas agressif, ça me correspond. Je peux regarder toute la journée des Walt Disney, ça ne me dérange pas. Je vais rigoler comme mes gamins. »

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Paradoxalement, l'un de ses premiers boulots était égoutier. Un univers dans lequel on a du mal à l'imaginer. « J'avais choisi ce métier parce qu'il me laissait le temps de faire ce que je voulais à côté. Au final, quand je sortais j'avais encore plus d'énergie pour mettre de la couleur partout. Ça a joué même si j'ai toujours aimé la couleur, c'est mon côté joyeux. Je suis quelqu'un de très positif, j'aime quand ça avance, j'aime pas regarder en arrière,donc forcément ça se traduit dans mes peintures. » C'était pas déprimant comme boulot ? « Si si. Mais quelque part ça m'a boosté sur mes créations. Surtout à l'époque ça me permettait de manger et d'acheter des bombes. »

L'embrouille Birdy Kids

Un homme de l'ombre au sens propre comme au figuré. Cet autodidacte chérit ses moments de solitude sur l'autoroute la nuit et n'a pas signé ses œuvres pendant longtemps. « Je n'ai jamais cherché à être quelqu'un de reconnu ou à gagner ma vie avec ça, je l'ai toujours fait pour le plaisir. Aujourd'hui, j'en vis. Au bout d'un moment tu as des commandes de toiles, de murs à faire et quand tu as un autre métier à côté, physiquement tu ne tiens plus. Il faut faire un choix délicat. J'étais déjà père de famille, c'était compliqué. J'ai quand même fait le saut et je ne le regrette pas. C'est pas tous les jours la fête, mais comment se plaindre ? Bon là,je me suis cassé la main… Mais c'est génial, je fais ce que j'aime, je mets de la couleur partout où j'ai envie d'en mettre ! »

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Vous avez dit street art ?

Birdy Kids : c'est sa carte de visite empoisonnée. Il crée la marque en 2010 avec deux associés, un sérigraphe et un commercial, avec l'idée de créer des tee-shirts, des stickers, développer du merchandising autour de ses personnages à plumes. Mais l'affaire prend une tournure qui ne lui plaît pas. « C'était devenu uniquement lucratif, ce qui n'est pas du tout mon leitmotiv. Vendre des œuvres en impression numérique à 300 euros, je trouve ça proprement scandaleux. Mettre des œuvres à Ikea, j'en parle même pas... Je me suis posé la question de me battre pour récupérer Birdy Kids et continuer sous ce nom là, ou leur laisser et partir suivre mon propre chemin comme je l'avais fait pendant des années. Très vite, je me suis rendu compte que ça ne valait pas le coup de se battre pour une marque qui ne me représentait pas. Ils continuent pour le moment d'exploiter mes œuvres sans mon autorisation. »

Une légende urbaine...

Il ne peint plus d'oiseaux, sauf quand on lui demande, et s'éclate à recréer un univers, à peindre avec d'autres artistes (notamment Jakè), à voyager, participer à des festivals… Quand on le questionne sur ses inspirations, il repense à ses débuts « Quand j'ai commencé j'ai surtout été influencé par les Suisses. Ils arrivaient à sortir des trucs microscopiques, avec beaucoup de détails et des traits hyper fins. Sachant qu'une bombe ça fait 2cm, 2cm et demi, ils sortaient des traits de 2mm ! J'étais choqué. Du coup je me suis mis à faire plein de personnages à la Star Wars, Alien, bon ça ressemblait un peu à rien. J'ai toujours préféré les personnages... et j'étais dans un collectif où tout le monde faisait des lettrages. Puis s'est posée la question de peindre en grand et en illégal : faire des trucs tout petits dans le noir c'est compliqué, et quand tes potes balancent des trucs énormes et toi des trucs minuscules qui passent inaperçus, tu changes de technique. J'en suis venu à faire des grosses couleurs à plat, des traits plus épais, à changer complètement la forme de mes personnages. »

Pec est l'objet d'une légende urbaine, selon laquelle il aurait reçu une autorisation écrite de la Ville de Lyon pour peindre sur le périph'. Cart'1 nous raconte l'histoire du coup de fil du Grand Lyon sur son portable (« - on aime bien ce que vous faites » ; « - où est-ce qu'ils ont trouvé mon numéro ? »). Pec démonte tout : « Mais bien sûr ! C'est une fable. Je n'ai absolument pas d'autorisation. J'ai la chance qu'ils n'effacent pas mes œuvres, mais je n'ai rien demandé. Un jour, j'ai été contacté par la SNCF et j'ai travaillé pour eux parce qu'ils aimaient bien ce que j'avais fait en vandale sur leur réseau ! La Ville de Lyon, c'est le même retour. Mais sur le périph' je me fais arrêter comme les autres et je prends les mêmes amendes que les autres. C'est un système complètement fou. En même temps, je fais quelque chose d'illégal donc s'il y a des sanctions, c'est normal. Quand tu fais du graffiti, tu sais ce que tu risques. Je n'ai pas d'autorisation. Je n'ai pas de papier. Si même Cart'1 le croit, ça va être compliqué (rires) ! »


TrubLyon

Festival de street artCollège Maurice Scève 8 rue Louis Thévenet Lyon 4ece spectacle n'est pas à l'affiche actuellement


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Biopic | de Raoul Peck (All-Fr-Bel, 1h58) avec August Diehl, Stefan Konarske, Vicky Krieps, Olivier Gourmet…

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Street Art | Oscar Gonzàlez Guache est l’un des artistes phares de la nouvelle scène street art en Colombie. Il puise dans les racines de la culture sud-américaine et y apporte un souffle de modernité. Rencontre avec cet artiste mis à l’honneur au TrubLyon Festival.

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Comment avez-vous commencé le graff ?Guache : J’ai commencé à peindre mes images dans la rue de manière régulière en 2003. Avant ça, j’avais déjà peint pour soutenir des causes sociales. Je viens de l’école de design graphique et j’ai toujours aimé les travaux d’impression, particulièrement la sérigraphie. Au début des années 2000, j’éditais des fanzines et peu à peu, a germé l’idée de produire mon travail de manière autonome : j’ai exploré les techniques de reproduction de l’image avant de m’arrêter sur le dessin au pochoir. Là, j’ai rencontré plusieurs graffeurs et j’ai commencé à peindre avec eux.Quelles sont vos techniques et supports préférés ? Je combine peinture acrylique et spray. J’utilise des outils de design graphique pour mes compositions, photomontages, projections… Mais j’aime constamment explorer de nouvelles techniques pour mes réalisations murales.Quels artistes vous ont inspiré ? De nombreux artistes m’ont inspiré, aussi bien dans le street art que dans le muralisme traditionnel, dans la gravure et la sérigraphie. J’aime

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Le feeling du directeur artistique | Street artiste et graphiste lyonnais, Cart'1 est l'un des fondateurs et le directeur artistique du nouveau festival TrubLyon consacré au street art durant trois jours.

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Comment définiriez-vous le street art ?Cart'1 : C'est un art difficile à définir car il est en constante mutation depuis le début des années 1980, se séparant notamment peu à peu du seul graffiti. Disons que, sous cette appellation, on regroupe maintenant les activités artistiques qui se pratiquent dans la rue, avec une multitude d'approches (graph'futuristes, muralisme, mosaïque...). C'est aussi un mouvement sans leader, spontané et protéiforme.N'a-t-il pas perdu un peu de son côté sauvage et rebelle aujourd'hui ?Il a forcément lâché un peu de lest. Mais il y a toujours des artistes très engagés et rebelles, et d'autres qui vont davantage vers les beaux-arts sans message particulier. Tous, quoi qu'il en soit, sont engagés au sens où ils pratiquent un art gratuit. De plus, les street artistes sont toujours considérés comme des délinquants.Aujourd'hui, le marché et les galeries tentent de récupérer le mouvement (et il faut bien que les artistes vivent), mais le plus important selon moi c'est qu'ils gardent le contact avec la rue. Certains artistes malheureusement ne s'en servent que comme un tre

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TrubLyon + Urban Art Jungle | L’art visuel se résume-t-il aux œuvres exposées dans les galeries et les musées ? L’art de rue n’est-il que vandalisme ? La réponse est non. Prenant ses marques au milieu du siècle dernier, le street art est devenu progressivement un art à part entière.

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Politique Culturelle | Il est le dauphin désigné, celui que Gérard Collomb a choisi pour lui succéder à la mairie de Lyon. David Kimelfeld, actuel maire du 4e arrondissement, est toujours resté discret question culture. Il a inauguré ce mois-ci un concept de scène ouverte à la Maison des Associations et s'est connecté aux pratiques urbaines du street art et du skate : mots choisis.

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Street Art | Raccommodeur secret de bitume, Ememem est un adepte du "flacking". Cette technique remplit nos trottoirs tristes de carrelages multiformes, aux couleurs qui détonnent du triste gris du béton.

Anaïs Gningue | Mardi 14mars 2017

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MUSIQUES | Trois plans pour vos nuits blanches.

Sébastien Broquet | Mardi 24janvier 2017

27>01>17 LE SUCREMATTHEW DEARLe fondateur du label Ghostly International pose ses valises à Lyon le temps d'une nuit où l'homme qui multiplie les pseudonymes (Jabberjaw, Audion, False...) dévoilera sa techno atmosphérique et sombre, voisinant avec ses influences pop, new wave voire industrielles. Le Texan sera accompagné sur ce line-up du parisien Amandra, fondateur du label Ahrpe Records, et de la jeune pousse locale Bärchen. Dark.27>01>17 L'EMPREINTEWILD ASPECTEncore un nouvel espace dédié aux musiques électroniques dans la ville... On frise l'overdose et l'on se demande lequel va jeter l'éponge en premier, à force. Voici donc venir sur ce terrain L'Empreinte, du côté de Jean Macé dans le 7e, qui convie une fois par semaine un collectif lyonnais. Ce vendredi, se relaieront Wild Aspect, Istigkeit (repéré récemment par le label Blackwater) et Milenko. Newcomer.28>01>17 LE PETIT SALONGIORGIA ANGIULILa révélation italienne Giorgia Angiuli fait son pr

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Street Art | Big Ben rend hommage à l'auteur de Rebel Rebel disparu il y a un an, avec une œuvre intense à dénicher au cœur des pentes de la Croix-Rousse.

Louis Beaufort | Mardi 24janvier 2017

« J’essayais pratiquement tout. J’étais vraiment avide de découvrir tout ce que la vie avait à offrir, de la fumerie d’opium à n’importe quoi d’autre. Et je pense que j’ai fait à peu près tout ce qu’il est possible de faire. Sauf des choses vraiment dangereuses, comme être un explorateur. Mais je me suis introduit dans la plupart de tout ce que la culture occidentale a à offrir. »Cette citation fait référence à un moment sombre de l'année 2016. Pour le monde de la musique, et bien au-delà. Nous ne faisons bien évidemment pas allusion à la dernière tournée de Keen'V, mais à la mort de David Bowie : véritable icône de la pop culture, ce fut la première étoile disparue de cette année mortifère, laissant derrière elle des millions d'admirateurs attristés.Parmi eux, l'artiste Big Ben. Dès l'annonce du décès, ce dernier savait qu'il dédierait l'une de ses pièces à Bowie : il s'agissait juste de trouver l'endroit idéal pour lui rendre hommage. Peintre pochoiriste depuis 2012, Big Ben utilise les mu

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Villa Gillet | Normalien, directeur de rédaction du magazine Alternatives économiques, enseignant, chroniqueur à la radio et directeur du think tank de centre gauche Terra (...)

Jean-Emmanuel Denave | Mardi 17janvier 2017

Normalien, directeur de rédaction du magazine Alternatives économiques, enseignant, chroniqueur à la radio et directeur du think tank de centre gauche Terra Nova, Thierry Pech a encore le temps d'écrire des livres, dont ce dernier essai : Insoumissions. Il y compose le portrait d'une France contemporaine qui aurait mis fin (sous les coups de boutoir du capitalisme), ou presque, au contrat social d'après guerre : « sécurité professionnelle, éducation et pouvoir d'achat contre subordination salariale, consommation de masse et docilité politique. »Certains, selon l'auteur, en profitent pour inventer d'autres modes d'existence sociale : slashers (trentenaires qui mènent plusieurs activités de front), hackers, nouveaux entrepreneurs, consommateurs responsables, etc... D'autres, plus nombreux, vivent la sortie du salariat comme un drame et une précarité désastreuse, rejoignant pour beaucoup les rangs du populisme et du Front National.Il y aurait, pour Thierry Pech, des « insoumissions créatives »

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ECRANS | La première partie de l’indispensable œuvre de Costa-Gavras est à redécouvrir en DVD. Et l’homme, prodigieux d’humanité comme d’humilité, à rencontrer.

Vincent Raymond | Mardi 22novembre 2016

Comme Roman Polanski, Costa-Gavras est de ces auteurs multiculturels dont le cinéma français peut s’enorgueillir. Et qui a pu accomplir une carrière aussi diverse grâce à l’ouverture d’esprit et l’accueil bienveillant de la profession hexagonale à son égard dans ses jeunes années — c’est, en tout cas, le constat que le cinéaste opère aujourd’hui dans le passionnant entretien réalisé par Edwy Plenel, bonus de L’Intégrale Volume 1 (1965 – 1983) (Arte Cinéma). Un coffret réunissant ses neuf premiers longs-métrages, dont la parution vaut la visite lyonnaise de cet indispensable géant.Gavras, de Costa à ZÀ la fois conteur et conscience de son époque, Costa-Gavras n’a cessé de secouer des mentalités assoupies par des œuvres lucides sur l’état du monde. Son cinéma, qui ne se réduit pas au champ du seul “cinéma politique”, est davantage celui de plusieurs interrogations : peut-on s’affranchir des carcans et des idéologies barbares — voir la “trilogie Montand” avec Z

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Musée d'Art Contemporain | Le Musée d'art contemporain réunit une dizaine d'artistes urbains internationaux, et tente une exposition paradoxale : montrer dedans ce qui ne peut exister que dehors.

Jean-Emmanuel Denave | Mardi 18octobre 2016

Les prémices du street art, il est vrai, proviennent historiquement du champ de l'art contemporain, et il est d'une certaine manière logique qu'il y revienne, même dans l'enceinte un peu "officielle" d'un musée. Les précurseurs de l'art urbain se nomment Ernest Pignon Ernest qui peint au pochoir en 1963 sur le Plateau d'Albion en réaction à la nucléarisation militaire, les étudiants des Beaux-Arts de Paris qui créent de multiples affiches pour Mai 68, Keith Haring qui peint sur les espaces publicitaires libres du métro new-yorkais au début des années 1980...À Lyon, une dizaine d'artistes de rue venus des quatre coins de la planète (La Réunion, Mexique, Ukraine, Pérou, Chine...) investissent les cimaises du MAC de leurs couleurs chatoyantes, de leurs figures allègres et rythmées, et de leur sens virtuose du trait direct et imaginatif. Le tout chapeauté par un commissaire d'exposition qui à lui seul fait caution : Julien Malland (né en 1972), alias Seth, qui a débuté ses œuvres dans les années 1990 sur les murs du 20e ar

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Street Art | « Gloire à l'art de rue, jusqu'au bout art de rue » : c'est par ces premiers mots en 2001 que la Fonky Family rendait hommage aux activistes de l'art (...)

Louis Beaufort | Vendredi 16septembre 2016

« Gloire à l'art de rue, jusqu'au bout art de rue » : c'est par ces premiers mots en 2001 que la Fonky Family rendait hommage aux activistes de l'art urbain. Depuis des décennies, la rue a toujours été un support privilégié pour quiconque voudrait partager, se faire entendre et fédérer.C'est avec cette volonté que le festival Graff-ik’ Art lancera sa 4e édition du 17 septembre au 1er octobre, sur le thème : L’Art de transmettre ?. Un rassemblement sur plusieurs journées, centré sur les arts urbains (graphiques, musicaux et chorégraphiques), des performances live et des ateliers d’initiation collaboratifs.En parallèle et toujours avec la même assiduité, différentes galeries continueront de promouvoir les valeurs généalogiques du street art. L'occasion de réfléchir sur la thématique de L’art Engagé chez Spacejunk avec une sélection de six artistes (re)connus pour leurs démarches humanistes et sociales :

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Street Art | À l'occasion de sa future exposition Wall drawings, Icônes urbaines, le Musée d'art contemporain ouvre ses portes lors du montage (du 10 au 28 septembre, (...)

Jean-Emmanuel Denave | Vendredi 9septembre 2016

À l'occasion de sa future exposition Wall drawings, Icônes urbaines, le Musée d'art contemporain ouvre ses portes lors du montage (du 10 au 28 septembre, sauf le dimanche 25) et vous propose de découvrir en direct plusieurs artistes internationaux (venus de Chine, du Pérou, de La Réunion ou de Belgique) en pleine phase de création.Entrée libre et réservation conseillée en cliquant ici

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Nuits Sonores | En guise de concert spécial, après le coup de mou Nan Goldin-ien de l'an dernier, Nuits Sonores dégaine rien moins que l'arme atomique sans se départir de son goût du concept : Mogwai venant y jouer son dernier album, Atomic.

Stéphane Duchêne | Mercredi 4mai 2016

Dans la grande tradition, plutôt récente, désormais convenue mais néanmoins toujours intéressante conceptuellement et esthétiquement, du concert où un groupe mythique vient jouer intégralement et souvent dans l'ordre l'un de ses non moins mythiques albums, Nuits Sonores propose cette année un beau compromis. Mais un compromis, c'est paradoxal, plutôt radical : inviter un groupe sinon mythique, du moins culte — les Ecossais de Mogwai, référence du post-rock n'ayant jamais vraiment fait les choses comme tout le monde,et lui faire jouer non seulement son récent dernier album — qui n'a donc pas encore eu le temps d'infuser l'esprit de son public comme ont pu le faire les classiques Young Team, Rock Action ou Come on die young. Mais qui plus est un album qui n'était peut-être pas destiné à en être un, au sens, là encore, classique du terme. On s'explique.En 2015, Mogwai écrit le score d'un film réalisé par Mark Cousins pour la BBC à l'occasion du 70e anniversaire d'Hiroshima. Une petite "sucrerie" documentaire entièrement constituée d'images d'archives et consacrée à la question nucléaire, à la mort mais aussi à la vie à l'âge atomique, d'Hiros

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ECRANS | Après une année cinématographique 2015 marquée par une fréquentation en berne —plombée surtout par un second semestre catastrophique du fait de l’absence de films qualitatifs porteurs —, quel sera le visage de 2016 ? Outre quelques valeurs sûres, les promesses sont modestes…

Vincent Raymond | Mardi 5janvier 2016

L’an dernier à pareille époque se diffusaient sous le manteau des images évocatrices illustrant la carte de vœux de Gaspar Noé et extraites de son film à venir, Love ; le premier semestre 2015 promettait d’être, au moins sur les écrans, excitant. Les raisons de frétiller du fauteuil semblent peu nombreuses en ce janvier, d’autant que, sauf bonheur inattendu, ni Desplechin, ni Podalydès, ni Moretti ne devraient fréquenter la Croisette à l’horizon mai — seul Julieta d’Almodóvar semble promis à la sélection cannoise. Malgré tout, 2016 recèle quelques atouts dans sa manche…Ce qui est sûr...Traditionnellement dévolu aux films-à-Oscar, février verra sortir sur les écrans français The Revenant (24 février) de Iñarritu, un survival dans la neige et la glace opposant Tom Hardy (toujoursparfait en abominable) mais surtout un ours à l’insubmersible DiCaprio. Tout le monde s’accorde à penser que Leonardo devrait ENFIN récupérer la statuette pour sa prestation — il serait temps : même Tom Cruise en a eu une jadis pour un second rôle.S’il n’est pas encore une fois débordé par un outsider tel que

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MUSIQUES | 5 RDV nocturnes à ne pas manquer d'ici le 22 avril : Audio Werner au DV1, DJ Deep à la Plateforme, la 45 Live Party du Kafé, la Dial Label Night du Sucre et Soundstream au Kao.Benjamin Mialot

Benjamin Mialot | Mardi 7avril 2015

11.04 In/side #10De bourdonnements en cliquetis, il est fréquent qu'un morceau de musique électronique soit accueilli par des comparaisons avec des bruits d'insectes. Le Berlinois Audio Werner, fondateur du label Hartchef Discos, a pris la chose au pied de la lettre : Zwrtshak Drive, le petit tube de house minimale qui l'a fait connaître en 2004, était porté par le chant de centaines de crickets. Il n'a depuis pas renouvelé l'expérience. Des morceaux pareillement obliques et maniaques, il en a en revanche enregistré suffisamment pour que la seule annonce de sa venue au DV1 nous mette des fourmis dans les jambes.

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MUSIQUES | Couronné roi du nu-disco septentrional sur la foi de singles à l'humeur badine contagieuse, le Norvégien Todd Terje déjoue les attentes avec un album de musique de salon ultra-sophistiqué. Sacré bonhomme.Benjamin Mialot

Benjamin Mialot | Mardi 8avril 2014

An de grâce 885 : après des décennies à faire flancher les défenses franques, les Vikings, qui compensent leur infériorité numérique par l'effroi qu'inspirent leur irrespect du sacré et leur maîtrise de l'effet de surprise, s'accaparent ce qui deviendra la Normandie. An de grâce 2014 : rebelote, les Scandinaves sont à nos portes et cette fois, du haut de ce drakkar aux airs de navire de croisière que manœuvre Todd Terje depuis le milieu des années 2000, ils n'ont pas l'intention de se contenter d'un bout de littoral.C'est en tout cas ce que laisse entendre It's Album Time, le très attendu premier long-format du Norvégien constituant, sous des airs de pochade moroderienne pour cocktail au milieu de la Mer des Caraïbes - ou de bande son rêvée d'un épisode du jeu d'aventure ringardo-coquin Leisure Suit Larry (un morceau s’intitule d'ailleurs Leisure Suit Preben, tandis que sur la pochette Terje porte la tenue emblématique de l'éternel puceau pixelisé qui donne son nom à la série) - une déclaration de guerre à notre très sainte French Touch.A la bonne heureDelorean Dynamite ?

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ARTS | Invader a ses envahisseurs pixelisés, héritiers de faïence de ceux que massacra toute une génération d'early gamers au début des années 80. Thomas Vuille a M. (...)

Benjamin Mialot | Mardi 11mars 2014

Invader a ses envahisseurs pixelisés, héritiers de faïence de ceux que massacra toute une génération d'early gamers au début des années 80. Thomas Vuille a M. CHAT, matou rigolard et ailé dont on s'étonnera toujours qu'il n'ait pas fait des petits dans le comté de Cheshire. Les Birdy Kids, eux, ont de tout aussi identifiables volatiles au plumage acidulé et atteints de strabisme divergent, dont ils recouvrent éléments de mobilier urbain (comme les bowls du skate park des berges du Rhône) et produits dérivés depuis vingt-cinq ans. Initiée dans la clandestinité et devenue au gré de son expression à travers l'Europe un gagne-pain légitime, cette démarche de réenchantement du béton est pour le moins salutaire. Elle trouve toutefois sa limite dans la revendication de sa vacuité : là où Invader se présente comme un hacker et pense son art comme une contamination et où Vuille, avant de se rapprocher des collectivités territoriales, définissait sa mascotte autant comme un vecteur d'optimisme que comme un défi lancé à l'autorité, ce trio parisiano-lyonnais avoue n'avoir d'autre

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MUSIQUES | Vieilli, usé, fatigué, Depeche Mode ? Sûrement pas : entre recettes maison, perpétuelles innovations sonores et production fureteuse et grandiose, les trois Anglais donnent avec "Delta Machine" un aperçu détonnant de leurs obsessions blues. Le blues couleur pétrole d’un groupe qui, à l’âge du Christ, n’a de fossile qu’une inépuisable énergie sans cesse transfigurée. Stéphane Duchêne

Stéphane Duchêne | Vendredi 17janvier 2014

D’inspiration affichée Violator / Songs of Faith & Devotion / Ultra, Delta Machine aurait pu n’être que l’addendum tardif et donc éculé, à bout de souffle et de soufre, d’une quadrilogie fantasmée. Mais le trio de Basildon (soit l’Hydre Gahan-Gore, affublée de la "Super Nanny" Andy Fletcher, homme-lige de toujours), guère enthousiasmant sur ses précédentes sorties plus électro, retrouve le moyen de programmer ses machines – et plus largement le rouleau compresseur DM lui-même – aux confins de leurs possibilités pop.La production confiée aux vieux briscards Ben Hillier et Flood s’affiche en bouillon de culture vénéneux découlant d’un vaste bayou sonique où rock et électro sont indémêlables, où l’un et l’autre se hantent, autour de pop songs plus sophistiquées qu’on ne le croit et pourtant universelles – car enfin DM renoue avec les tubes qui ont fait sa grandeur.Filons et trésorsDepeche Mode, c’est un fait, n’a jamais fait la révolution, sa révolution, qu’à de rares occasions, et jamais de manière violente – y compris sur l’embardée gospelo-grunge de Songs of Faith & Devotion. Mais a toujours évolué en une sorte de porosité bowienne à l’air du

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MUSIQUES | A force de la pratiquer, on le sait, la programmation musicale n’est régie par rien d’autre que les antiques lois de l’éternel retour. Nouvelle année, nouveau printemps, perpétuel recommencement. Stéphane Duchêne.

Stéphane Duchêne | Jeudi 2janvier 2014

On peut, en cette période d’Epiphanie généralisée et à la manière de Nietzsche dans le Gai Savoir, voir l’«éternel retour du même» comme une malédiction ou une bénédiction. C’est tout l’enjeu de l’expérience humaine. Pour ce qui nous intéresse ici, gageons qu’il faille prendre le mouvement renouvelé des saisons musicales, la succession des «cycles de manifestation», pourrions nous-dire en tordant un concept si cher à l’essayiste Pacôme Thiellement, comme une chance de (re)vivre des instants essentiels.A ceux pour qui rater un concert équivaut à passer à côté de sa vie, quelle belle saison s’ouvre devant vous après un automne de carême : auriez-vous loupé, en vrac, le lutin démiurgique Woodkid (le 21 février à la Halle), les exorcistes de la «Mauvaise Nouvelle» Fauve («Ne crains rien, car je suis avec toi. (…) Je te fortifie, je viens à ton secours, je te soutiens de ma droite triomphante

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ECRANS | À l'heure du bouclage lundi dernier, nous ne disposions pas du programme de la semaine du Cinéma Lumière. Il est tronqué, et même faux, dans la version papier (...)

Nadja Pobel | Mercredi 6novembre 2013

À l'heure du bouclage lundi dernier, nous ne disposions pas du programme de la semaine du Cinéma Lumière. Il est tronqué, et même faux, dans la version papier du journal parue ce mercredi.La programmation du 6 au 12 novembre est la suivante :Avant-première :The Immigrant V.O.De James Gray (EU, 1h57) Mer 21h15Furyo V.O.De Nagisa Oshima (1983, Jap, 2h06)Mer 16h30Une femme douceDe Robert Bresson (Fr, 1h28)Sam 14h30L'Ami retrouvé V.O.De Jerry Schatzberg (1h50)Sam 16h15 - lun 14h15L'Impasse V.O.De Brian de Palma (2h24)Sam 21h - dim 19h - lun 18h30 - mar 18h15Nos plus belles années V.O.De Sydney Pollack (1h58)Dim 16h45 - lun 16h15 - mar 21hRétrospective Tarantino

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CONNAITRE | Jérome Catz, Editions Flammarion

Benjamin Mialot | Vendredi 19juillet 2013

Si tout le monde ou presque voit à peu près à quoi correspond le street art, les choses se compliquent nettement lorsqu’il s’agit de le définir un peu plus précisément. Quand démarre exactement ce courant artistique ? Quelles disciplines recouvre-t-il ? De quelle manière s’est-il développé sur chaque continent ? Quel rapport entretient-il avec l’art contemporain ? Est-il porteur d’un propos politique ? Ce sont à ces différentes questions (et une pléiade d’autres !) que tente de répondre Jérome Catz, fondateur grenoblois du réseau de centres d’art Spacejunk et commissaire d’exposition indépendant, à travers ce dixième volume de la collection Mode d’emploi.Après une première partie consacrée à sa définition, et une deuxième à ses moyens d’expressions (graffiti, pochoir, tag & lettrage, interventions, sculptures urbaines, collage, anamorphose…), le livre bifurque ensuite sur un état des lieux du street art continent par continent et une sélection de trente artistes essentiels, que viennent enfin compléter une multitude de petites rubriques bien pensées (mots-clefs, dates repères, premières fois, liens avec l’art

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ECRANS | Qui, du nihilisme de son auteur ou de son ressentiment vis-à-vis d’une industrie hollywoodienne n'ayant cessé de le rudoyer, a entraîné le cinéma de Sam Peckinpah sur une pente d’amertume qui fait aujourd’hui encore toute sa modernité ? Réponse grâce à la rétrospective que lui consacre l’Institut Lumière…Christophe Chabert

Christophe Chabert | Jeudi 2mai 2013

Au cœur d’un des plus beaux films de Sam Peckinpah, Apportez-moi la tête d’Alfredo Garcia, on trouve une séquence qui étonne à chaque nouvelle vision. Tout commence par une fusillade entre l’anti-héros Benny (Warren Oates, acteur fétiche et alter ego parfait du cinéaste) et deux tueurs poursuivant le même but que lui : retrouver Alfredo Garcia, séducteur mexicain qui a eu le malheur de mettre enceinte la fille d’un riche propriétaire terrien, affront que celui-ci ne digère pas et qui le pousse à mettre sa tête à prix. S’ensuit un pur moment de mise en scène à la Peckinpah où la violence est déconstruite par des ralentis qui créent deux temporalités désynchronisées — il y a ceux qui meurent et celui qui survit.Mais le cinéaste place un addendum inattendu à la scène : un des deux tueurs se rapproche de l’autre à l’agonie et murmure son nom avec des sanglots dans la voix. Au-delà de la révélation de leur homosexualité, c’est ce moment de tendresse désespérée qui saisit le spectateur. Apportez-moi la tête d’Alfredo Garcia (1974) pousse le nihilisme de Peckinpah jusqu’au point où la

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ARTS | Malgré leur mort clinique annoncée, les revues d’art bougent encore. Mieux, à Lyon, "Initiales" vient de naître à l’Ecole des Beaux-Arts. Et d’autres, guère plus anciennes (Hippocampe, Specimen, Rodéo), nous donnent rendez-vous pour une rencontre avec leurs responsables à la galerie Descours.Jean-Emmanuel Denave

Jean-Emmanuel Denave | Jeudi 7février 2013

Désuet le papier ? Enterrées les revues ? Passée de mode la critique d’art prenant son temps et son souffle ? A Lyon, en l’espace de quelques mois et à contre-courant de toutes les idioties proférées sur le tout numérique, trois revues d’art de qualité ont vu le jour. Et c’est loin d’être l’affaire de "vieux cons" hors de l’époque et ne sachant pas manier une souris… Gwilherm Perthuis, qui n’a pas passé la barre de la trentaine, a fondé il y a quelques années la belle revue semestrielle et pluridisciplinaire Hippocampe (arts, littérature, sciences humaines), dont nous avons déjà fait l’éloge dans ces colonnes et qui sortira ces jours-ci un nouvel opus consacré au Liban. Non content de cela, l’agitateur d’idées a lancé en octobre dernier un mensuel du même nom : quatre grandes pages débordant de textes où l’on peut lire de longues critiques d’expositions, des chroniques de spectacles, de livres ou de disques. Dans un premier édito tonitruant, il écrit : «De plus en plus de médias publient des papiers généraux sur des expositions qui n’ont pas encore ouvert leurs portes et sur lesquelles ils proposent simplement quelques arguments tirés des dossiers de presse. Les mag

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CONNAITRE | Richard SchickelÉditions de la Martinière

Christophe Chabert | Mardi 5février 2013

Aussi étrange que cela puisse paraître, peu d’ouvrages ont été consacrés à la filmographie pourtant conséquente de Steven Spielberg. La réponse à ce mystère est partiellement avancée par Richard Schickel dans cette «rétrospective», beau livre richement illustré où l’auteur ne cache pas son admiration pour l’œuvre, même s’il émet parfois des réserves surprenantes concernant certains opus — Minority report, notamment. Le succès remporté par Spielberg tout au long de sa carrière et sa capacité à passer d’un registre "sérieux" à un autre plus léger et ouvertement divertissant a longtemps rendu le cinéaste suspect aux yeux de la critique.De fait, on découvre dans ce travail made in USA que la défiance envers le cinéma de Spielberg n’est pas seulement l’apanage d’une partie de la critique française — qui s’est exprimée, encore, lors de la sortie de Lincoln. La presse américaine aussi lui a toujours cherché des poux dans la tête, lui reprochant tantôt de se complaire dans le cinéma pop corn, tantôt de s’aventurer vers des sujets qui le dépassent. Or, c

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MUSIQUES | «Nuits Sonores n'est pas un festival de blockbusters». La phrase est de Vincent Carry, le directeur de Nuits Sonores et elle a rarement été aussi appropriée que pour l'édition 2013 du festival, l'équipe d'Arty Farty ayant choisi de rester stable sur ses fondamentaux plutôt que de se lancer dans la course à la surenchère que laissait entrevoir le très solennel dixième anniversaire de l'événement.Benjamin Mialot

Benjamin Mialot | Jeudi 24janvier 2013

Ça pour une belle fête d'anniversaire, c'était une belle fête d'anniversaire : de l'édition du bouquin commémoratif 10 ans sans dormir à l'accueil des séminaux New Order en passant par la conclusion de sa programmation nocturne sur un plateau secret, le festival Nuits Sonores a l'an passé mis les petits plats dans les grands au moment de célébrer sa décennie d'existence. A tel point qu'on ne voyait pas bien comment il allait pouvoir poursuivre sa croissance sans verser dans l'excès. Arty Farty nous a ouvert les yeux ce matin : l'édition 2013 de l'événement ne sera ni plus maousse ni plus timide que les précédentes, elle sera dans leur droite lignée, c'est-à-dire urbaine, sélective, éclectique et réflexive. A ceci près qu'elle durera six jours, mitoyenneté calendaire du 8 mai et de l'Ascension oblige.Pour le reste donc, les habitués du festival seront en terrain connu, en tout cas pour ce qui concerne la partie diurne des

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MUSIQUES | Trust se serait donc une nouvelle fois reformé pour une tournée qui passerait par le Sonic ? Il faudrait être naïf pour le croire mais sur le papier tout porte à croire que c'est effectivement le cas. À moins qu'on ait affaire là à un cas d’homonymie caractérisé et accidentel. Ce sont des choses qui arrivent. Stéphane Duchêne.

Stéphane Duchêne | Vendredi 11janvier 2013

Bien, asseyons-nous tranquillement, détendons-nous les jambes – nous en aurons besoin plus tard pour danser – et évacuons d'entrée le malentendu qui sourd à l'horizon car on voit d'ici les fans d'un certain groupe punk français avoir des vapeurs anti-sociales et perdre leur sang froid. Alors voilà : non, Trust n'est pas la formation culte de Bernie Bonvoisin et du guitariste Nono – de toute manière une récente jurisprudence passée totalement inaperçue interdit, on cite, «à tout guitariste d'une formation d'inspiration rock de se faire appeler Nono, ça fait plouc». Précisons que cela vaut également pour les Dédés, les Gégés, les Momos, tous invités à se tourner vers l'accordéon ou la guitare manouche.Certes, on n'est pas beaucoup mieux barré avec le chanteur de notre Trust à nous : Robert Alfons, un patronyme qui fait davantage sous-secrétaire d'État aux hémorroïdes que rock star. Reste qu'avec son binôme Maya Postepski (on progresse), Robert est à la tête d'un Trust au magnétisme certain. Le genre de truc qu'on écoute sans trop y penser et qui vous colle au papier peint avant de vous envelopper avec, façon chrysalide.Confusion des gen

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ECRANS | De Carlos Sorin (Arg, 1h18) avec Alejandro Awada, Victoria Almeida…

Christophe Chabert | Jeudi 20décembre 2012

La Patagonie, Carlos Sorin la connaît bien ; c’est là qu’il tourna le film qui l’a rendu célèbre — et qu’il n’a jamais réussi à dépasser depuis — Historias Minimas. Jours de pêche en Patagonie est aussi une de ces "petites histoires" façon Raymond Carver.Un quinquagénaire prend la route pour s’offrir un week-end de pêche au requin, mais ce n’est qu’un prétexte pour retrouver sa fille, qu’il n’a pas vue depuis longtemps. Mauvais mari, alcoolique repenti, Marco tente maladroitement de renouer le contact et cela donne quelques séquences d’une belle justesse, très bien écrites et interprétées au cordeau, où les silences trahissent tout le ressentiment de la fille envers son père.Sorin emporte le morceau par la modestie de son propos et son amour pour ses personnages ordinaires, notamment quelques beaux seconds rôles comme ce manager grande gueule d’une boxeuse taciturne, eux aussi promis à la désillusion.Christophe Chabert

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MUSIQUES | Le clip de Inspector Norse, le dernier single en date du producteur norvégien Todd Terje est, de mémoire de boulimique de vidéos musicales, l'un des plus (...)

Benjamin Mialot | Vendredi 9novembre 2012

Le clip de Inspector Norse, le dernier single en date du producteur norvégien Todd Terje est, de mémoire de boulimique de vidéos musicales, l'un des plus fun et l'un des plus seyants qu'on ait vu cette année. Tourné à la façon d'un documentaire tout en empruntant aux codes de la fiction indépendante scandinave (la grisaille en plan fixe, les contre-jours brumeux, les gros plans taxidermiques, tout y est), on y fait la connaissance de Marius Solem Johanson, moustachu paumé qui, à l'écoute de «certains types de musique électronique», ne peut s'empêcher de danser. Au bowling, sur les trottoirs de sa banlieue pavillonnaire, au magasin de bricolage, sur la plage, dès qu'il enfile son casque audio, il s'agite en une chorégraphie à mi-chemin d'une routine de qi gong et d'une chasse aux mouches. Et cela en dit long. D'une part, sur l'enjouement contagieux que propagent les tracks de Terje et, a fortiori, les sets qui les inclut (les siens sont, soit dit en passant, réputés pour leur charge érotique). D'autre part, sur la place à part que le bonhomme occupe au sein de la scène nu-disco, alors même qu'il règne sur elle aux côt

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ECRANS | À 66 ans, Michel Delpech, chanteur ayant su traverser les époques sans se caricaturer, se réinvente au cinéma dans une fiction où il s’incarne lui-même. À moins que ce ne soit un autre ?Christophe Chabert

Christophe Chabert | Dimanche 4novembre 2012

Quand commence L’Air de rien, épatant premier film de Stéphane Viard et Grégory Magne, on découvre que le Michel Delpech dont parlent les personnages est bien le Michel Delpech que l’on verra à l’écran. Une question surgit alors : "Pourquoi Michel Delpech ?" Peu à peu, une autre la remplace : "Qui d’autre que Michel Delpech ?"Après la projection, on fait le tour des chanteurs de sa génération pour imaginer un remplaçant possible : Johnny Hallyday ? Trop connu, et déjà embaumé par le cinéma français dans le navet Jean-Philippe. Sardou ? Trop antipathique. Souchon ? Trop sympathique, et pas crédible dans un rôle qui nécessitait fatalement une part de mystère concernant sa propre vie. Car c’est bien de cela qu’il s’agit : un chanteur dont tout le monde connaît les chansons, mais dont peu savent l’itinéraire personnel, et qui pourrait ainsi à loisir entretenir une confusion entre la fiction et la réalité.Chansons ordinairesDelpech confirme : «C’était une façon de m’amuser, de bousculer mon image et mon histoire. C’était aussi un avantage à mon âge, à cette période de ma vie, d’y mettre quelque chose d’un peu fou.» Son âge : 66

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ECRANS | Un huissier de justice doit s’occuper du cas de Michel Delpech, avec qui il se lie d’amitié puis qu’il va aider à payer ses dettes. Sur cette idée aussi incongrue que formidable, Grégory Magne et Stéphane Viard signent une comédie réjouissante, toujours juste et discrètement subversive.Christophe Chabert

Christophe Chabert | Mardi 30octobre 2012

Au fin fond de la province, là où le surendettement fait rage, Maître Grégory Morel a repris le cabinet de son père défunt en compagnie d’un associé tatillon, Max Paturel. Le quotidien de ces deux huissiers de justice consiste à se rendre chez des quidams pour expertiser leurs biens avant saisie et mise aux enchères. Un jour, Morel tombe sur un client tout sauf ordinaire : Michel Delpech ; le chanteur, retiré de la musique, vit en ermite sans le sou dans une petite maison où il fait de la cibie en amateur. Criblé de contraventions, il doit toutefois payer ses dettes.Pour Morel, c’est un cas de conscience : son père était fan de Delpech, et l’atavisme familial se heurte donc à une plus complexe affaire de transmission. Précisons : si Grégory Morel est incarné par l’incroyable Grégory Montel, révélation comique et acteur au bas mot génial, Michel Delpech est Michel Delpech. Dans son propre rôle ? Plus exactement dans les interstices énigmatiques de sa biographie, le film lui inventant notamment une expérience de producteur pour un polar à la française dont l’affiche trône encore dans son grenier ! Bougon, peu loquace, l’œil malicieux mais fatigué, Delpech est formidable e

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ECRANS | De Massoud Bakhshi (Iran-Fr, 1h30) avec Babak Hamidian, Mehrdad Sedighian…

Christophe Chabert | Jeudi 25octobre 2012

S’inscrivant dans le courant, visiblement en plein essor, du réalisme social iranien, Massoud Bakhshi jette un regard particulièrement sombre et désespéré sur son pays. Le destin du protagoniste se retrouve ainsi obstrué de tous les côtés : le souvenir douloureux d’une enfance où son père, violent et tyrannique, est allé jusqu’à faire subir des électrochocs à sa propre femme qui le déteste au point de refuser l’argent qu’il lui lègue, et qui lui permettrait de quitter le pays ; et la rigidité bureaucratique de l’État iranien, qui refuse à ce professeur d’enseigner librement, mais aussi de rentrer en Europe où il a pourtant passé la majeure partie de sa vie. Avec des éclats de cinéma qui rappellent le film noir — l’enlèvement au début filmé en caméra subjective, mais aussi la séquence avec le frère dans la tour — Une famille respectable révèle un cinéaste à suivre, même s’il lui manque encore le style et la rigueur d’un Asghar Farhadi.Christophe Chabert

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ECRANS | Connu pour son sens du mauvais goût, John Waters a enfin droit à l’hommage qu’il mérite avec une rétrospective de son œuvre au cours du festival Écrans mixtes. Où la question du cinéma gay sera déclinée à travers des films aussi divers que passionnants.Textes : Christophe Chabert

Christophe Chabert | Jeudi 1mars 2012

Il fut un temps (que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, même s’ils ont téléchargé comme des malades sur Megaupload) où le cinéma avait une fonction subversive. Si, si… Une époque où des cinéastes se contrefoutaient de tourner avec quatre dollars cinquante, persuadés que cette contrainte-là leur autorisait toutes les libertés. Mieux encore : leur marginalité leur permettait de s’adresser directement aux vrais marginaux, quand ils ne les montraient pas sur l’écran. Et, cerise sur le gâteau, leurs films faisaient figure de gros fuck lancé à la face du cinéma commercial, dont ils n’hésitaient pas à détourner dans une version underground et satirique les pires clichés. Leur pape s’appelait John Waters et derrière son élégance (costard impeccable et moustache finement taillée) se cachait un sens admirable du mauvais goût et de la vulgarité. Un gentleman punk — et gay.Divine mais dangereuseLa réputation de John Waters commence avec son troisième long-métrage, Pink flamingos (1972) qui va devenir un classique des Midnight movies, ces films diffusés le week-end à minuit mais qui tiennent l’affiche pendant des années. Cela fait

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SCENES | Depuis 1998, les mises en scène de Gwenaël Morin (né en 1969) n'ont guère changé : absence de décors, d'effets spectaculaires et de costumes, pour un (...)

Jean-Emmanuel Denave | Vendredi 20janvier 2012

Depuis 1998, les mises en scène de Gwenaël Morin (né en 1969) n'ont guère changé : absence de décors, d'effets spectaculaires et de costumes, pour un investissement total de la présence et de la parole de l'acteur. Il adapte au Point du Jour un texte de jeunesse de Peter Handke, Introspection, écrit en 1966 et qui recèle bien des idées qui éclateront au grand jour en... mai 1968. Ce monologue pour deux personnages est ici interprété par un chœur (antique et contemporain) de sept acteurs, la plupart du temps simplement en ligne face au public. Il y est question de l’histoire d'un être humain, de sa naissance à aujourd'hui, en passant par toutes les étapes de sa vie, ses déboires, ses espoirs et ses transgressions. Le texte est acide, drôle, répétitif, vindicatif, poétique, musical : le chœur se fait d'ailleurs aussi souvent chorale (des moments chantés et surtout des moments rythmiques où le texte est scandé). Et l'on retient de cette stimulante mise en scène la mise en collectif du singulier, en multiplicité de l'individuel. Un «Je» parle ou chante en chœur : façon à la fois de s'aliéner aux autres (le règlement) ou de pouvoir lutter, se révolter, résister en s

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ECRANS | De Stéphane Rybojad (Fr, 1h47) avec Diane Kruger, Djimon Hounsou…

Dorotée Aznar | Vendredi 28octobre 2011

L’armée de terre, c’est super, mais les forces spéciales, c’est encore mieux. Franchement, y a une super ambiance de camaraderie virile, on sort des vannes entre deux fusillades, on voyage dans plein de pays, on peut buter autant d’enturbannés qu’on veut et on fait tomber toutes les meufs, même les journalistes gauchistes qui sous-entendent qu’on n’a rien à foutre en Afghanistan (les putes). C’est simple, ces enfoirés de terroristes ne sont en fait que des jaloux, qui kiffent leur race quand ils trouvent par hasard un tube de Nestlé (©). Fort de toutes ces constatations, Stéphane Rybojad emballe donc la version (très) longue du récent spot de l’armée de terre avec une réalisation insupportable à force de décadrages et un scénario qui ne relève pas vraiment de la suspension d’incrédulité, mais plutôt de sa pendaison. Aux deux tiers du film, coupant court à un magnifique débat sur l’ingérence militaire, le personnage de Djimon Hounsou, s’exprimant vraisemblablement pour l’auteur du film, déclare «On n’est pas là pour faire de la politique». Malgré le niveau de bêtise réactionnaire et d’irresponsabilité de Forces spéciales, on réalise, fasciné, qu

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SCENES | Ses spectaculaires relectures rock et multimédia de Shakespeare (Hamlet et Richard III) ont fait de David Gauchard un metteur en scène important, qui ne (...)

Dorotée Aznar | Vendredi 2septembre 2011

Ses spectaculaires relectures rock et multimédia de Shakespeare (Hamlet et Richard III) ont fait de David Gauchard un metteur en scène important, qui ne sacrifie pas le dramaturge anglais sur l’autel de la mode mais le resitue comme un formidable raconteur d’histoires pleines de bruit et de fureur. Changement de registre toutefois cette saison, puisque c’est le répertoire comique shakespearien qu’il adapte : André Marcowicz signe une nouvelle traduction de ce Songe, et c’est l’excellente Laetitia Shériff qui viendra lui donner de la voix en live sur scène.Lundi 23 et mardi 24 janvier au Théâtre de Villefranche ; du mardi 7 au vendredi 10 février à La Renaissance

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SCENES | La Cie La Cordonnerie de Samuel Hercule et Métilde Weyergans continue son joyeux périple cinématographico-théâtral à travers les mythologies, revues par (...)

Dorotée Aznar | Vendredi 2septembre 2011

La Cie La Cordonnerie de Samuel Hercule et Métilde Weyergans continue son joyeux périple cinématographico-théâtral à travers les mythologies, revues par l’imaginaire débridé et enfantin des acteurs-auteurs-metteurs en scène. Ici, Hamlet donne lieu à une mise en abyme où l’image révèle des mystères enfouis, où les combats rendent hommage aux films de cape et d’épée, où les héros shakespeariens deviennent des super-héros (presque) hollywoodiens…Jeudi 1er et vendredi 2 mars à La Renaissance ; samedi 12 mai à Villefranche.

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