Promesses de Valérie Plante: quel bilan en fin de mandat?
À presque un mois du scrutin municipal, l’heure du bilan 2017-2021 de Valérie Plante a sonné. Métro dresse le portrait de ce qu’avait promis la mairesse avant d’accéder au poste ainsi que l’atteinte de ses principaux objectifs.
Métro a analysé les promesses liées aux cinq principaux chantiers énumérés par la mairesse lors de son discours d’assermentation, soit la mobilité, la sécurité urbaine, l’habitation, l’efficacité des services publics et le développement économique. Parmi les 64 promesses analysées, lesquelles ont été tenues/non tenues? Lesquelles sont en cours? Métro a sollicité l’éclairage de 3 experts.
62,5% de promesses tenues
En un coup d’œil, la mairesse affiche: 40 promesses tenues (62,5%), 11 promesses non-tenues (17,2%) et 13 promesses en cours (20,3%).
C’est en mobilité et en sécurité urbaine que la mairesse affiche le meilleur bilan de ses promesses (soit 19 promesses tenues sur 23), suivi par l’habitation et le développement économique (10 promesses tenues et 5 en cour sur 17). En revanche, c’est du côté de l’efficacité des services publics que le bilan est le moins positif avec 11 promesses tenues sur 24 (7 promesses non tenues et 6 en cours).
À noter que les promesses et les réalisations en matière de sécurité urbaine relèvent beaucoup de la sécurité des déplacements. Elles ne portent pas nécessairement sur la criminalité ou les armes à feu.
Des experts notent le mandat des promesses
La politologue et professeure à l’UQÀM Danielle Pilette s’est prononcée sur les promesses en matière d’habitation et d’efficacité des services publics.
Jean Philippe Meloche, professeur à l’école d’urbanisme et d’architecture de paysage à l’Université de Montréal, a quant à lui commenté le bilan en mobilité et en sécurité urbaine.
Enfin, Myriam Lavoie-Moore, chercheuse à l’Institut de Recherche et d’informations socio-économiques (IRIS) a commenté le bilan des promesses de la mairesse en développement économique et fiscalité.
Note en habitation :
4,5/5
Promesses tenues
Promesses en cours
Promesses non tenues
Commentaires de Danielle Pilette : L’importation d’un règlement 20/20/20, que l’on trouve dans certaines métropole où le marché est peu accessible (comme Paris et Vancouver), est assez novatrice. Par ailleurs, il est difficile de mesurer l’avancée des 12 000 logements, les projets de construction de logements dépend de plusieurs paliers de gouvernement.
Note sur l’efficacité des services publics :
3/5
Promesses tenues
Promesses en cours
Promesses non tenues
Les commentaires de Danielle Pilette: Au niveau micro, les promesses sont bien réalisées (ex: propreté, création de ligne d’appels). La création d’un poste de maire dans Ville-Marie est importante, elle pourrait changer l’efficacité des services publics de l’arrondissement et améliorer la représentation politique. Le dernier mot revient à Québec. L’efficacité organisationnelle est très inégale entre la ville-centre et les arrondissements. Le plus grand problème, c’est la question de la reddition de compte pour les grands projets (échéances et budget). Il est difficile de mesurer la performance organisationnelle dans plusieurs domaines (ex: les 12 000 logements). Il y a un problème d’arrimage entre les arrondissements et la ville-centre et entre les services qui sont dans le périmètre financier de la ville et qui dépendent aussi d’autres instances.
Note sur la mobilité :
4/5
Promesses tenues
Promesses en cours
Promesses non tenues
Les commentaires de Jean-Philippe Meloche:Le REV, c’est la réalisation phare du mandat de Valérie Plante! La vision était là et dans ce contexte, les bottines on suivi les babines. Ils ont bousculé, mais c’était très cohérent avec ce qui avait été dit. Avec la ligne rose, on a vendu du rêve, on ne construit pas un métro en 4 ans. C’est facile à prolonger sur le papier, mais ça prend une décennie. Ne pas réaliser certaines promesses, ça peut être aussi un signe de bonne gestion. Concernant les tarifs de la STM (promesse de réduire les tarifs de 40% pour les 65 ans et plus et les jeunes), on peut promettre de le suggérer, mais la Ville à moins de contrôle sur la tarification.
Note sur la sécurité urbaine :
4,5/5
Promesses tenues
Promesses en cours
Aucune.
Promesses non tenues
Les commentaires de Jean-Philippe Meloche: En matière de sécurité routière, la Ville a saisi les opportunités nécessaires (pistes cyclables, saillies). Chaque fois qu’il y avait un accident, l’administration était du côté des victimes et pas du côté de la fluidité automobile. Ils ont pris le levier de la mobilité durable. Quand il y a trop de mesures, ça peut enrager les automobilistes quand ça allonge les trajets.
Note sur le développement économique:
2,5/5
Promesses tenues
Promesses en cours
Promesses non tenues
Les commentaires de Myriam Lavoie-Moore: Soutenir les commerçants affectés: ça a bien fonctionné, idem dans le plan commerce et la revitalisation des artères commerciales. Au courant du mandat, il y a eu des mesures pour soutenir les commerces de proximité. Pour la hausse des taxes au-delà de l’inflation, je ne blâmerais pas Projet Montréal, car ça fait partie du modèle de fiscalité des municipalités centré sur les taxes foncières. Pour financer des services, ils n’ont pas le choix. Mais il y a eu beaucoup plus de soutien au niveau des grandes entreprises en innovation (start-ups). Pour moi, c’est quelque chose qui est presque en contradiction avec l’aide aux petits commerçants car cela participe à la gentrification (par exemple dans le Milex). Les ateliers d’artistes demandaient une réduction de taxes. Ce que la Ville a choisi de mettre en place, c’est des programmes de subventions à la rénovation, qui affectent la valeur du local et qui fait augmenter en retour les taxes foncières.
Quelques promesses phares
Promesses tenues
Promesses en cours
Promesses non tenues
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